- HISTOIRE DE LA POSTE DU PARC 1886 - 2010
Extrait des recherches de Mr Pichard Georges, en 2011, pour l'Association Recherches Histoire et Vie des communes du Pays Hayland. Dédicace de Mr Pichard "Pour que Sainte-Pience se souvienne de son passé glorieux..."
On attribue traditionnellement, à Louis XI, l'organisation du premier réseau postal en France par l'édit de Luxiès du 16 juin 1464. Cet édit met en place des relais postés pour les chevaucheurs toutes les 7 lieues (28 km) - les bottes de 7 lieues du Chat Botté ! A la mort de Louis XI, en 1483, il y avait 234 facteurs/chevaucheurs. C'est François 1er qui transforme les chevaucheurs en maître de poste. Ils fournissent les chevaux dans les relais qui sont tenus par les directeurs de la poste aux lettres. Les maîtres de poste et les directeurs de poste aux lettres sont exemptés d'impôts et de corvées, et ils pouvaient aussi, transporter des voyageurs payants. Ce système évoluera et se répandra dans tout le royaume de France et il se maintiendra jusqu'à la révolution de 1789 et l'abolition des privilèges.
En Normandie la poste s'installe à :
- Caen vers 1630 - Alençon vers 1648 - Saint-Lô vers 1665 - Avranches au XVIIème siècle - Villedieu au XVIIème siècle - Sainte-Pience en 1887 - Brécey en 1789 - La Haye-Pesnel en 1792
I - RELAIS DE POSTE
Mais avant le premier bureau de poste de 1887, il y avait eu un relais de poste au Parc qui se situé dans la maison située à côté de la nouvelle mairie du Parc, à l'angle de la RD 39 et de la RN 175.

Ce relais de poste desservait deux lignes. La première ligne partait de La Haye-Pesnel, continuait à La Bréhoullière, Le Luot, s'arrêtait au Parc, passait ensuite par Rouffigny,Saultchevreuil du Tronchet et gagnait son terminus de Villedieu-les-Poêles. Dans les années 70, une vieille habitante de Sainte-Pience, Melle Boursin, racontait aux élèves de l'école primaire qui faisaient une enquête sur la poste avec leur instituteur, que dans les années 1900, une personne de Sainte-Pience, partait tous les soirs avec sa voiture à cheval et ses lanternes à bougies pour La Haye-Pesnel, y couchait, et le lendemain très tôt, apportait le courrier à Sainte-Pience. (BTJ Freinet, Michel Cahu N° 368). En 1916, c'est Albert Bazire qui apportait le courrier en voiture à cheval pour la poste de Sainte-Pience (Dél CM de Ste Pience 1916). La deuxième ligne est celle d'Avranches à Villedieu avec arrêt au Parc. Elle empruntait la nouvelle route royale, commencées par Louis XV en 1774 et terminée sous Louis XVI en 1784. Avant la construction de la route royale, la malle poste Avranches/Villedieu passait par Chavoy, la Chauffeterie en Sainte-Pience et Bourguenolles (I. Plaut d'après Maurice Menant). En 1778, quatre diligences assurent le service du courrier et des voyageurs entre Avranches et Villedieu avec arrêt au Parc, au relais de poste, après 1825, puisque cette maison ne figure pas sur le plan Napoléon de 1825. Nous pouvons noter que vers 1900 il existait encore une auberge "loge à pied et à cheval" en face de l'ancien relais de poste ; c'était l'auberge des bourreliers/aubergistes Auguste et Eugène Pichard. Leur petit-fils Raoul construira le garage du Parc dans les années 30.
 Cette maison de l'ancien relais de poste, d'après un article de Melle Plaut Isabelle, dans la revue du département de la Manche (10.1978 tome 20 fasc.80), comme beaucoup d'autres dans le bourg du Parc, aurait été construite avec les matériaux de démolition du château du Vieux Logis, rasé par autorisation du Roi Louis XVI. En 1791, M. Lotin de Lesre le rachète comme bien national, mais laisse les riverains se servir en pierre de taille et cailloux. Un de ses descendants, M. Lotin de la Bochonnière, rachète la propriété et fait reconstruire le château avec la dote de sa femme, puis en 1862, c'est M. Jonquier, ancêtre des Plaut et des Savalette, qui en devient propriétaire réunissant ainsi les biens des deux châteaux du Parc.
II . PREMIERE POSTE

La poste moderne s'installe au Parc en 1886/1887 avec un télégraphe (adresse télégraphique Ste Pience). C'est Melle Anna Brionne qui est la première receveuse des Postes et Télégraphes de Sainte-Pience, elle est assistée d'Alicia Desdevises, employée des Postes. La Poste et Télégraphes de Sainte-Pience dessert quatre communes : Saint-Eugiène, Braffais, Le Luot et Sainte-Pience.
A cette époque, d'après les relevés effectués par Catherine Meslin, dans les archives de Sainte-Pience (registre des délibérations et recensement de la population) il y a sur Sainte-Pience 527 habitants, et 164 maisons habitées par :
- 214 cultivateurs et cultivatrices - 29 domestiques - 19 tailleurs de pierres - 10 sabotiers - 5 épiciers - 3 menuisiers - 1 charron - 1 maréchal - 1 charpentier - 1 tricoteuse - 1 bourrelier - 3 meuniers - 10 couturières - 1 couvreur en paille - 1 curé - 1 missionnaire - 4 étudiants (dont 3 Egyptiens) - 2 instituteurs - 1 jardinier - 3 blanchisseuses - 1 cuisinière - 1 receveuse des postes - 1 employée des postes
On peut constater que le population de l'époque est diversifiée et la vie économique assez riche, même si la population a diminué beaucoup depuis 1785, époque où la commune de Sainte-Pience comptait 968 habitants, en 2015, avant la fusion, elle s'élevait à 336 habitants.
En 1886, 23 enfants ont fait leur communion à Sainte-Pience, d'après le registre des cierges tenu par le magasin de M. Géhenne, beau-père de Léon Ligot.
Nous pouvons supposer que c'est le dynamisme économique de Sainte-Pience, lié à la situation géographique du Parc, qui a incité l'administration des Postes et Télégraphes à ouvrir cette poste, route de Villedieu, au Parc. Il faut y ajouter le volontarisme, y compris financier, du conseil municipal de Sainte-Pience. En effet, la commune de Sainte-Pience s'est engagée à payer le montant de la location de la maison où est installée la poste, pendant la durée du bail de 18 ans. Au bout de 15 ans, le conseil municipal demande au Préfet que le loyer soit pris en charge par la poste, estimant que les affaires de la poste sont florissantes. Le préfet refusera 3 années de suite, et obligera le maire à inscrire cette dépense aux budgets (délibérations n° 8-27-84 de 1900-1901-1902). En 1901, le loyer annuel était de 157 F.
La poste s'est installée dans la maison où habitent actuellement Christiane et Daniel Bazire, le 11 février 1887. La famille Plaut l'avait acquise en 1920 et le propriétaire de l'époque n'est pas formellement connu. Il semblerait sur les actes notariés que le propriétaire était Auguste Pichard, père d'Eugène, qui était bourrelier au Parc. Cette maison aussi a dû être construite après 1825, car elle n'apparait pas sur le plan cadastral de Napoléon de 1825. La seule qui existe de ce côté-là en allant sur Villedieu, c'est la maison du restaurant Leprince (anciennement "loge à pied et à cheval"). Comme le relais poste, elle a certainement bénéficié de pierres de démolitions du Vieux Logis.
La poste restera dans cette maison, route de Villedieu, pendant 46 ans, mais suivra l'évolution de l'Administration des Postes.
► 1887, création du bureau de poste avec un télégraphe - Melle Brionne est receveuse ► 1890, bureau simple du 4ème groupe ► 1892, la poste accède à la 3ème classe ► juin 1910, le bureau de poste de Sainte-Pience est relié au téléphone, le conseil municipal de Sainte-Pience avait accepté le projet de réseau téléphonique le 20/05/1906 (délib. N°122) et avait demandé cette instalation le 7/06/1908 (délib. N° 181). Les trois premiers abonnés sont : → le 1er Léon Ligot (négociant à Plomb) → le 2e Julien Plaut (château du Parc à Sainte-Pience) → le 3e Pavie (château de la Rametière à Plomb) ► 1912, Mme Le Touzé, nouvelle receveuse - Melle Brionne apparait comme employée du télégraphe ► 1914, Melle Le Bocey, receveuse ► 1922, Mme Baudron, receveuse, qui restera jusqu'en 1933, et c'est elle qui ouvrira la nouvelle poste route d'Avranches, commune de Plomb ► 1932, le nombre d'abonnés au téléphone a doublé avec trois nouveaux abonnés : → le 4e Descoqs (La Champagne à Plomb) → le 5e Guillaume Plaut (Le Vieux Logis à Sainte-Pience) → le 6e Léon Haas
III - DEUXIEME POSTE
C'est donc Mme Quinton, receveuse de l'ancienne poste du Parc, route de Villedieu, Sainte-Pience, qui ouvrira la nouvelle poste du Parc, route d'Avranches à Plomb. En 1932, Mme Tesnière, qui habitait semble-t-il à Tirepied et qui était veuve de guerre 14/18, achète un terrain dans le bourg du Parc sur la commune de Plomb, en allant sur Avranches. Avec l'aide de l'Administration des Postes et des conseils techniques pour l'agencement des locaux, Mme Tesnière décide de construire une grande maison ayant la garantie que le loyer, versé par la poste, remboursera son investissement.

En effet, elle louera les deux tiers de sa maison à la poste et installera son atelier de couture et son logement dans le reste de la partie droite de la poste. L'immeuble figure au cadastre de Plomb pour une superficie réelle, maison et terrain, de 2a 90ca. Il s'agit d'une construction en pierre de granit, couverte en ardoise, implantée à l'alignement dans la petite agglomération du Parc, en bordure à gauche de la route Villedieu-Avranches l'immeuble est édifié sur le terre-plein dans sa partie centrale, avec une cave en sous-sol de part et d'autre, et comprend deux parties distinctes :
- Une entrée à gauche pour les services de la poste et le logement du receveur - Une entrée à droite pour l'atelier de couture de Mme Tesnière et son logement personnel.
L'immeuble a été construit en 1932-1933, c'est une entreprise de maçons de Villedieu-les-Poêles qui a bâti cette maison. Son patron était d'origine italienne et s'appelait M. Canepa. Mr Alfred Debroise, menuisier au Parc, qui habitait dans la maison de Mr Georges Pichard, a fait les planchers en 1933. Dès que le transfert de la poste de Sainte-Pience à Plomb a été connu, le conseil municipal de Plomb a demandé, en 1932, que la poste s'appelle Poste de Plomb, et a fait parvenir une pétition à la mairie de Sainte-Pience Le 27 novembre 1932, le conseil municipal de Sainte-Pience, réuni sous la présidence de M. Bellet, maire, proteste vigoureusement et argumente pour que le nom de la poste située à Plomb garde le nom de "Poste de Sainte-Pience", le conseil municipal estime que la poste n'a bougé que de quelques mètres, que changer le nom entraînerait de grosses dépenses pour la poste (changer les cachets) et pour les usagers (changer les intitulés), le conseil municipal fait état d'un précédent dans la région où la poste d'Isigny-le-Buat a changé de commune sans changer de nom. Il demande donc à l'administration des PTT de maintenir le nom de Poste de Sainte-Pience, ce qui fut fait. Le bail administratif avec l'état pour les PTT a été signé le 28 juillet 1932. Il fera l'objet de sept renouvellements, jusqu'aux 15 et 16 novembre 1963, pour un loyer annuel de 1 000 frs. La situation va se compliquer en 1966, date de l'échéance du bail, car Mme Tesnière indique à l'administration des PTT qu'elle souhaite vendre sa maison. L'administration des Postes et Télécommunications étant soumise à un budget annuel, constituant une ligne du budget de l'Etat, n'a pas une politique d'investissement, mais plutôt une politique de location. Les investissements étant réservés aux seules grosses structures comme les gros centres de tri, les centraux téléphoniques et les garages centraux automobiles. Le 23 juin 1966, le directeur départemental des Postes et Télécommunications écrit au maire de Sainte-Pience et au sous-préfet d'Avranches pour proposer que la commune de Sainte-Pience achète l'immeuble,il indique même que si la poste de Sainte-Pience n'occupe pas tout l'immeuble, il est prêt à assumer la totalité de la location, ce qui donnerait un peu plus de commodités de logement à la receveuse, Mme Jamard. Dès le 2 août 1966, devant cette situation, le conseil municipal de Sainte-Pience autorise le maire à engager des pourparlers en vue de l'acquisition de l'immeuble utilisé comme bureau de poste et appartenant à Mme Tesnière. Afin de permettre cette acquisition, le maire et son conseil demande que l'ancienne école des filles de Sainte-Pience soit désaffectée par l'Inspection d'Académie afin que la commune puisse la mettre en vente (délib. CM 21/7/1967). Ces deux décisions du conseil municipal de Sainte-Pience seront approuvées, la première par le sous-préfet d'Avranches, le 10 octobre 1966, et la deuxième par le préfet de la Manche, le 2 octobre 1967, insiste pour trouver une solution car en ce qui concerne les services de télécommunications une des pièces de cet immeuble a recueilli les installations d'une sous répartition des lignes à grande distance où se trouvent épanouis une partie des fils du câble souterrain d'Avranches/Saint-Lô. Il fait état également des difficultés que la commune de Sainte-Pience rencontre pour poursuivre vigoureusement l'acquisition de l'immeuble des postes puisqu'il est situé sur le territoire d'une autre commune. Les courriers administratifs, des PTT, du préfet, du sous-préfet, font tous état d'un risque de fermeture de la poste de Sainte-Pience avec le regroupement du tri et de la distribution à Avranches. Mais devant les difficultés de négociation et la longueur des pourparlers, le préfet de la Manche décide, le 10 octobre 1967, de proroger l'occupation des lieux, le délai d'expulsion prenant effet le 1er mars 1968. Le 14 mai 1968, le sous-préfet d'Avranches écrit au maire de Sainte-Pience qu'il est souhaitable que les communes du Luot, de Braffais, de Saint-Eugiène, de Plomb et de Sainte-Pience, s'entendent pour racheter la poste au prorata des habitants de chaque commune. Rien n'aboutira. C'est finalement l'administration des domaines qui achètera la maison pour le compte des Postes et Télécommunications. La valeur estimée par les domaines se situe entre 55 000 F et 64 000 F. Les PTT effectueront des modifications et des travaux relativement importants pour mettre la poste en bonnes conditions de fonctionnement : chauffage, sanitaires, accueil du public, salle de tri, logement du receveur plus confortable et même une chambre pour intérimaire. La poste de Sainte-Pience deviendra une poste relativement florissante. En 1792, certaines tournées commencent à s'effectuer en automobile, mais une tournée en mobylette subsistera longtemps. A partir de 1980, trois nouvelles communes seront desservies par Sainte-Pience, Tirepied, Chavoy et Subligny, cela fait huit communes desservies avec cinq facteurs, quatre voitures et un vélomoteur. Mme Quinton, qui avait ouvert la nouvelle poste en 1933, prend sa retraite en 1942. Lui succèderont comme receveurs - Mme Guillotel - Melle Lemonnier - Mme Jamard - Mme Moreno (remplaçante) - Mr Cassien - Mr Hamon - Mr Ferrand - Mr Pallud ?? - Mme Letourneur
La liste des facteurs titulaires et remplaçants ayant servi à la poste de Sainte-Pience est assez longue :
- Mme Lesieur en 1935, va chercher le courrier à La Haye-Pesnel, avec sa camionnette, dès 6 h du matin - Mr Tétrel (père de Marcel) - Mr Carnet François (qui a reçu la médaille de bronze en 1945) - Mr Pichon - Mr Leroux Marcel - Mr Gautier Marcel (facteur chef) - photo ci-dessous avec Victor Dugué de Ste Pience

- Mr Guillemin Rémi, qui deviendra receveur dans une autre poste - Mr Navet Marcel - Mr Mancel Claude - Mr Porée Marcel - Mr Cornille Michel - Mr Gaté Constant - Mr Lepeltier Victor - Mme Lecerf Maria (remplaçante pendant l'occupation allemande) - Mr Cudelou André - Mme Carvalho - Mr Renard - Mr Chausseboeuf et Henri Dongé, après 1972, à la fermeture de la poste de Tirepied) - Mme Guesdon - Mr Rivière - Mme Sanson Violaine - Mr Cochard C - Mme Lefray Adrienne
On trouve Melle Boursin, employée de la poste dans le recensement de 1921, qui habitait le bourg de Sainte-Pience. Il faut citer aussi les deux porteurs de plis et télégrammes : Mme Micoin et Michel Debroise. En 1977, une jeune guichetière de la poste de Sainte-Pience, gagne un vélo à la tombola départementale des PTT. Il s'agit de Véronique Vaugrente de Braffais, qui avait remplacé Mireille Debroise, et qui a été remplacée par Mme Letourneur, quand elle a été mutée dans la région parisienne. Sur la photo ci-dessous, on reconnait les gagnants de la tombola, les facteurs de Sainte-Pience et un responsable de Saint-Lô.

Sur ces deux photos, on peut voir la poste de Sainte-Pience fleurie, et la receveuse de l'époque, Mme Jamard, qui a reçu le 3ème prix National des Postes fleuries.
 
En 1992, la flamme olympique des jeux d'hiver d'Alberville, portée par une jeune sportive du pays, fait une halte à la poste de Sainte-Pience.
 
A l'horizon des années 2000, la poste de Sainte-Pience, suite à la réorganisation des services et avec la mise en place des 35 heures de travail hebdomadaire, n'ouvrira plus qu'à mi-temps, le matin, à partir du 3 septembre 2001. La mobilisation de tous les élus locaux de la région, les organisations syndicales, particulièrement FO, et des usagers concernés, n'empêcheront pas la réduction d'ouverture au public de moitié, le transfert du tri à Avranches, ainsi que le départ des tournées de distribution. Et cette mesure n'est qu'une étape, puisqu'en 2006, la poste de Sainte-Pience, fermera définitivement et il ne restera au Parc qu'un point poste, hébergé par la boulangerie et tenu par Mme Auvray Béatrice.
 IV - LE POINT POSTE
C'est ainsi que les services de la poste investissent une 4ème maison dans le bourg du Parc. Le Point Poste a ouvert à la boulangerie Auvray en 2006. Les services offerts ne sont pas, évidemment, les mêmes que dans une poste de plein exercice, mais ils permettent aux usagers de bénéficier d'un minimum de services de proximité. - Achat de timbres - Envoi de courrier justement timbré - Envoi de recommandé et retrait - Envoi de colis postaux - Retrait de petites sommes...
Comme pour les autres maisons ayant hebergé la poste, voici l'historique de la boulangerie du Parc.
Dès que l'on regarde la boulangerie de la grande route Avranches/Villedieu, on est surpris par la forme des fenêtres du premier étage. Elles sont exécutées en beau granit bleu, mais avec une forme inhabituelle pour une maison d'habitation. Ces deux fenêtres font penser d'emblée à des vitraux d'église ou de chapelle avec leur forme terminale en anse de panier. Mais ce n'est pas la seule curiosité de cette maison : quand on regarde les deux fenêtres, toujours du premier étage, mais de la route de l'étang, on constate d'autres éléments surprenants. Les deux fenêtres sont toujours encadrées 'un beau granit bleu avec une forme élégante, néoclassique, surmontées toutes les deux d'un triangle. A l'intérieur des triangles surmontant les deux fenêtres sont sculptés, en relief, des outils qui évoquent les francs-maçons.
Le triangle au-dessus des fenêtres est lui-même symbole maçonnique : c'est la forme géométrique qui réunit 3 droites en 3 points (les francs-maçons sont surnommés les frères 3 points). Il signifie : alliance, promesse et protection. C'est aussi le prix du menu à un banquet de Maçons, c'est une signature et c'est la réunion de 3 Maçons, pas assez nombreux pour constituer une loge. Dans le triangle de la fenêtre de droite, on remarque 3 outils.  - La règle : souvent graduée de 24 traits, comme les heures d'une journée, dont une partie est consacrée au travail, une partie à servir et aider un Frère dans le besoin et le reste à réfléchir et à s'instruire. - L'équerre : qui symbolise la rationalité. Elle réunit l'horizontale et la verticale, concilie les contraires et sert à obtenir l'aplomb. C'est l'insigne d'un haut gradé maçon, le Vénérable, qui est censé maintenir les membres sur le chemin du devoir civique et doit rassembler et ordonner les éléments dispersés. - Le compas : qui symbolise l'esprit, les possibilités de la connaissance et les limites à ne pas dépasser, à 90° c'est l'équerre juste et à 180° il forme une ligne droite. Chez les francs-maçons l'équerre et le compas sont souvent associés.
Au-dessus de la deuxième fenêtre on trouve deux marteaux dans le triangle
 - Une massette : marteau aux deux bouts carrés qui sert à dégrossir la pierre - Un têtu : marteau avec un bout carré et l'autre bout pointu Ce sont deux outils de tailleurs de pierres qui, ici, sont surmontés de l'équerre seule, la pointe en bas. Pour les françs-maçons le marteau est un maillet et c'est l'outil qui est remis, avec le ciseau, à l'apprenti franc-maçon.
Les différents propriétaires sont :
- Mr et Mme Auvray (propriétaires actuels) - Mr et Mme Barbey, achètent la boulangerie Lesieur en 1967 et ensuite le débit de tabac, journaux, contributions, à l'infirmière Mme Eckart, veuve, qui avait succédé à son père Jean Lebel, précédemment boulanger au Parc au lieu-dit "Le Pavé", il aurait acheté ce magasin en 1908. Après, on n'a pas d'éléments, seulement qu'une construction existait déjà sur cette parcelle en 1809, d'après le cadastre Napoléon, mais on ne sait pas si c'est celle là.
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